Projets de Production Electrique dans la 1° circonscription de la Corrèze (Evoqués par plusieurs candidat s dans la campagne)

1 - La STEP de Redenat un projet hydroélectrique de 1 milliard situé sur la commune d’Auriac à moins d’un km de la retenue du barrage du Chastang

• Disposer d’outils de production de grande puissance rapides à mettre en œuvre pour faire face aux heures de pointe ;
• Sécuriser le réseau électrique français sachant que l’équilibre production demande doit toujours être assuré ;
• Stocker de l'énergie en grande quantité et d’apporter une réponse au caractère aléatoire de la production des énergies renouvelables ;
• Contribuer à la réduction des émissions deCO2….

• Les STEP sont des centrales très réactives qui peuvent être mises en œuvre en 2 minutes. Organisées autour de deux lacs, un lac inférieur qui est alimenté par un cours d’eau (barrage) et un lac supérieur alimenté  par pompage de l’eau dans le lac inférieur. La capacité de production dépend du volume d’eau stockée et de la hauteur de chute.  

• Les deux lacs sont reliés par des conduites forcées qui sont équipées de groupes réversibles qui fonctionnent soit en turbine soit en pompe. L’évacuation de l’énergie produite s’effectue par une ligne THT 220 kV à partir d’un poste de transformation de 400Kva. 
• La réalisation d’un réservoir pose des problèmes spécifiques. Souvent composé de plusieurs digues il doit être assez profond et pas trop long, doit être sécurisé aux abords et faire l’objet d’une bonne étanchéité.   
• L’eau est pompée dans le lac inférieur durant les heures creuses essentiellement la nuit et le Week End. L’eau stockée est ensuite renvoyée dans le lac inférieur après avoir été turbinée aux heures de pointes (1h le matin et 1 heure le soir) particulièrement en hiver.

• L’économie du système tient dans les différences des coûts de production et des tarifs entre les heures creuses et les heures de pointes :
  • En heures creuses (nuits et weekends) le MWh ne vaut que quelques euros du fait que la production est plus élevée que la demande et que les réacteurs nucléaires fonctionnent en base (ils ne peuvent être totalement arrêtés). 
  • En heures normales (6h du matin à 10h du soir) le MWh vaut 42 euros ;
  • En heures de pointes le prix du MWh varie de 120 à 180 euros mais en période grands froids il peut dépasser 1000 euros (lorsqu’il faut acheter de l’énergie sur le marché spot pour  assurer l’équilibre production consommation).
• Le coût de l’énergie est très variable selon les outils mise en œuvre pour assurer la production. La mise en œuvre s’effectue en fonction de la demande, plus elle augmente plus les outils mis en œuvre sont couteux et plus le prix de l’électricité augmente. Lorsque la demande dépasse les moyens de production l’électricité est importée après avoir été achetée au travers de contrats ou sur le marché en temps réel. L’empilement des moyens de production s’appelle la courbe de charges.
•  Dans le système électrique français les énergies renouvelables photovoltaïques et éoliennes sont placées en tête bien que les coûts d’achat soit de  2 à 3 fois plus élevés que le coût du mix EDF (pour le photovoltaïque ces coûts sont entre 20 et 30 fois plus élevés).  La différence de coût est compensée par une taxe payée par le consommateur à l’origine de l’augmentation de l’électricité de ces dernières années, une augmentation limitée du fait de la faible quantité d’énergie produite qui pourrait exploser dans les prochaines années .
• La rentabilité d'une STEP est liée aux coûts élevé de l’énergie pendant les heures de pointes. La STEP consomme de l'électricité à moins de 20€ le MWh et produit de l'électricité dont le prix du MWh sera supérieur à 80€. ,l’installation est aussi un complément utile aux énergies renouvelables dont la production est aléatoire et ne correspond pas forcément à des périodes de consommation. Enfin elle permet de réduire les émissions de CO2 liées au recours au thermique qui brule des combustibles fossiles durant les heures de pointes.  
• La durée d’amortissement est supérieure à 50 ans.

• La puissance est de 1100MW, soit l'équivalent d'un réacteur nucléaire ou encore plus de 50% de la puissance installée sur la Dordogne.
• L’usine souterraine, située proche de la rive du barrage mais en dessous du niveau de sorte que l’eau à pomper arrive par simple gravitation. Les turbines bénéficieront d’une chute de plus de 400M.
• A noter que cette installation ne produira pas l’équivalent d’un réacteur nucléaire du fait qu’elle ne fonctionnera que 2 heures par jour,  5 jours sur 7 et peut être pas en période d’été alors qu’un réacteur peut produire pendant 80% du temps.
• L’investissement de l’ordre de 1 milliard. Le chantier permettra de fournir du travail pendant 6 ans pour environ 600 personnes notamment dans les travaux publics.

• La partie située au dessus du lac du chastang se trouve sur le ruisseau de la cascade le lac s’étendra sur environ 300 hectares sur le plateau de la Xaintrie et sera constitué avec deux digues. Le réservoir construit à la cote 580 soit environ 350 m au dessus du niveau de la Dordogne, aura une capacité égale à  ¼ de celle du barrage du chastang soit 36 millions de M3.  Le point du réservoir le plus proche du barrage est à 700 mètres.  
• Chaque jour le réservoir baissera d’environ 5 mètres et remontera d’un mètre la nuit, il sera quasiment vide le vendredi soir et se remplira de nouveau le Weekend, afin d’être prêt à fonctionner le lundi matin.
• Le pompage de l’eau entrainera des variations de niveau (marnage) allant de 1,2 à 5,86 mètres sur le lac du barrage du chastang.
• le bilan énergétique d’une STEP est toujours négatif,  en effet le pompage consomme plus d’énergie que l’installation en produit, son rendement étant de l’ordre de 70%.

• La puissance installée est 1850 MW et la production représente environ 7% de la production Hydraulique du pays.
• A titre indicatif les installations hydrauliques françaises ont une puissance de 25 000 MW répartie en 2410 barrages qui produisent 10% de l’énergie électrique.
• La production totale 2011 s’établit à  476 TWh dont 407 TWh nucléaire, 46 TWh hydraulique, 21 TWh Thermique et 2 TWh Energies Renouvelables.
• A noter qu'un GW de puissance hydraulique produit 1,8 TWH et 1 GW nucléaire produit 5,4TWH soit une production 3 fois plus importante.  

• Déstabilisation de la faune et de la flore installées dans le lac inférieur liée aux variations continuent et au brassage de l’eau au moment de l’activation des turbines.
• Inondation de plusieurs centaines d’hectares avec des impacts sur l’environnement.
• Lac supérieur inutilisable pour des activités touristiques du fait de la prise d’eau, des turbulences et des variations de niveau.
• Activités sur le lac inférieur déstabilisées…..
• Opposition systématique des associations écologistes et de pêcheurs.

• Les enquêtes d’utilité publiques à réaliser pour obtenir les autorisations.
• Les ouvrages construits sur les fleuves font l’objet d’obligations strictes pour protéger la flore et la faune définie dans la Directive Cadre sur l’Eau (DCE).
• Pour ce qui concerne le bassin de l’Adour et la Dordogne il existe une commission appelée EPIDOR qui réunie tous les acteurs et qui a pour but d’analyser et de traiter tous les impacts des installations sur l’eau.
• Les cours d’eau étant la propriété de l’état leur exploitation par des ouvrages fait l’objet de concessions pour une durée déterminée.  A l’issue de la concession les ouvrages construits deviennent la propriété de l’état.
• En ce qui concerne le projet Redenat, le Préfet a signé une dérogation à la DCE afin de permettre l’inscription du projet dans le cahier des charges de renouvellement de la concession d’exploitation des barrages de la Vallée de la Dordogne.